Quoi nourrir (ou éviter) pour les animaux errants : Guide pratique

28 mai 2025

Pourquoi la nourriture donnée aux animaux errants est-elle essentielle et délicate ?

Dans nos rues, la vie des animaux errants est souvent marquée par une insécurité alimentaire constante. Ces chats, chiens ou autres animaux livrés à eux-mêmes ne disposent pas toujours d’un accès à une alimentation équilibrée, nécessaire à leur survie et leur santé. Pourtant, mal nourrir ces animaux, même involontairement, peut aggraver leur situation.

Alors que de nombreux citoyens procèdent avec bienveillance, ils n'ont pas toujours conscience des risques liés à une alimentation inadaptée. Par exemple, donner des restes alimentaires humains peut parfois se révéler dangereux. Certains animaux pourraient développer des troubles digestifs graves, des carences ou même être empoisonnés par des aliments habituellement anodins pour nous, comme le chocolat ou les oignons.

Il est donc impératif de comprendre non seulement ce que ces animaux peuvent ou ne peuvent pas consommer, mais aussi comment leur donner à manger dans le respect de leur santé et des enjeux locaux (régulation des populations animales, nuisances, etc.).

Aliments sûrs et recommandés pour nourrir les animaux errants

Pour les chats errants

Les chats étant des carnivores stricts, leur organisme est conçu pour consommer principalement des protéines animales. Voici ce que vous pouvez leur donner en toute sécurité :

  • Croquettes ou pâtées pour chats : Leur composition est spécialement élaborée pour répondre aux besoins nutritionnels des félins. Si possible, optez pour des produits contenant une proportion élevée de protéines et peu d’additifs.
  • Viande maigre cuite : Du poulet, de la dinde ou même du poisson cuit (sans arêtes) sont de bonnes options. Veillez à ne jamais ajouter de sel ou d’épices.
  • Œuf dur (sans assaisonnement) : Une excellente source de protéines, mais à donner en petites quantités pour éviter les excès.

Pour les chiens errants

Les chiens, omnivores, peuvent avoir une alimentation un peu plus flexible, mais ils ont aussi leurs limitations :

  • Croquettes ou pâtées pour chiens : Comme pour les chats, choisissez des produits enrichis en protéines de qualité. Évitez les marques bas de gamme contenant trop de céréales ou de sous-produits animaux.
  • Viande cuite : Le poulet, le bœuf maigre ou des abats comme le foie, bien cuits, sont adaptés.
  • Riz ou pommes de terre : Ces aliments bien cuits et non assaisonnés peuvent accompagner la viande.
  • Carottes et haricots verts cuits : Ces légumes conviennent à leur système digestif, tout en apportant des fibres et vitamines.

Pour la faune sauvage (oiseaux, hérissons, etc.)

  • Oiseaux : Graines non salées (tournesol, millet) ou fruits comme les pommes coupées en tranches.
  • Hérissons : Croquettes pour chats ou viande hachée cuite. Attention : ne leur donnez jamais de lait, qu’ils digèrent très mal.

Les aliments à proscrire absolument

Les bonnes intentions ne suffisent malheureusement pas : certains aliments, très répandus dans nos foyers, sont dangereux, voire mortels, pour les animaux. Voici une liste des interdits :

  • Le chocolat : Contient de la théobromine, toxique pour les chiens et les chats.
  • Les oignons, ail et échalotes : Ces ingrédients peuvent détruire les globules rouges des animaux et provoquer des anémies.
  • Les os cuits : Fragiles, ils peuvent se briser en éclats pointus, causant des perforations dans le système digestif (notamment chez les chiens).
  • Lait et produits laitiers : Contrairement à une idée reçue, la plupart des chats et même certains chiens sont intolérants au lactose, ce qui entraîne diarrhées et douleurs abdominales.
  • L’avocat : Toutes les parties de ce fruit (chair, peau, noyau) contiennent une toxine appelée persine, dangereuse pour les mammifères et les oiseaux.

Précautions à prendre lorsque vous nourrissez des animaux errants

Nourrir des animaux errants est un geste noble, mais il doit être réfléchi pour éviter des conséquences inattendues :

  1. Ne pas suralimenter : Donner trop de nourriture risque de déséquilibrer leur alimentation naturelle ou de les rendre dépendants.
  2. Choisir des zones appropriées : Préférez des endroits calmes et peu fréquentés pour réduire les risques de conflits avec d’autres animaux ou avec les humains.
  3. Nettoyer après : Laisser des restes de nourriture peut attirer des nuisibles, comme des rats, ou provoquer des nuisances pour le voisinage.
  4. Éduquer et sensibiliser : Expliquez à d’autres habitants du quartier la façon correcte de nourrir les animaux pour uniformiser les pratiques.

Autres solutions pour aider durablement les animaux errants

Aider ces animaux ne se limite pas à leur donner à manger. Voici quelques actions complémentaires à envisager :

  • Soutenir les campagnes de stérilisation : En réduisant la prolifération des animaux errants, on améliore leur condition globale et on évite la surpopulation.
  • Collaborer avec les associations locales : Partagez vos observations ou signalez des populations importantes d’animaux pour qu’elles puissent intervenir.
  • Installer des abris : Si vous en avez la possibilité, des abris simples faits de carton ou de palettes permettent à ces animaux de se protéger contre les intempéries.

Une action locale, un impact global

Donner à manger aux animaux errants peut sembler anodin, mais c’est un geste qui, bien fait, contribue à leur survie tout en sensibilisant la communauté à leur existence. Comprendre leurs besoins et respecter leurs spécificités alimentaires est la première étape pour leur apporter une aide responsable et durable.

N’oublions pas que chaque action compte. Qu’il s’agisse d’un repas offert ou d’une parole échangée avec un voisin pour sensibiliser, c’est ensemble que nous pouvons assurer un avenir plus serein à ces animaux en détresse.

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