Professionnels habilités à identifier les animaux : qui peut le faire et pourquoi ?

8 mai 2025

Pourquoi identifier un animal est une démarche essentielle ?

En France, l’identification des chiens, chats et furets est obligatoire. Selon l'article L.212-10 du Code rural et de la pêche maritime, cette exigence concerne tout animal cédé à titre gratuit ou payant, ainsi que les chiens âgés de plus de 4 mois et les chats de plus de 7 mois. Cette identification permet d’attribuer à l’animal un numéro unique grâce à une puce électronique ou un tatouage.

L’objectif est clair : assurer une traçabilité. En cas de perte ou de vol, cette procédure facilite le retour de l'animal à son propriétaire. De plus, elle permet de lutter efficacement contre la maltraitance et les abandons, des fléaux encore trop présents dans nos villes et campagnes. Chaque année, environ 100 000 abandons d'animaux sont signalés en France, un chiffre alarmant (source : Fondation 30 Millions d’Amis).

Les types de procédés d’identification autorisés

En France, deux techniques principales d’identification sont reconnues :

  • La puce électronique : c’est la méthode la plus répandue aujourd’hui. La puce, de la taille d’un grain de riz, est implantée sous la peau, généralement au niveau du cou. Elle contient un numéro unique, lisible avec un appareil spécial.
  • Le tatouage intradermique : bien que progressivement délaissé au profit de la puce, le tatouage reste valable, surtout chez les animaux plus âgés qui en sont déjà porteurs. Il est généralement réalisé dans l'oreille.

Quels professionnels sont autorisés à identifier les animaux ?

Les vétérinaires : les acteurs principaux de l’identification

Sans surprise, les vétérinaires sont les premiers professionnels habilités et formés pour identifier un animal. Ils sont les garants d’une pose propre et sécurisée de la puce électronique ou de la réalisation du tatouage. L’identification s’accompagne d’une transmission des informations au Fichier National d’Identification des Carnivores Domestiques (I-CAD), qui centralise les données des animaux identifiés en France.

L’enregistrement dans la base I-CAD est crucial : il associe chaque numéro unique à un propriétaire, permettant aux refuges, vétérinaires ou particuliers de contacter rapidement le maître en cas de besoin.

Les agents habilités des organismes de protection animale

Dans certains cas, des agents formés et habilités travaillant pour des organisations reconnues peuvent poser des dispositifs d’identification. Par exemple, les associations ou refuges partenaires de l'I-CAD peuvent être dotées de personnel apte à identifier des animaux, notamment lorsqu’elles prennent en charge des nouveaux arrivants (chiots, chatons ou animaux récupérés sur la voie publique).

Ces agents obtiennent une formation agréée et travaillent sous des protocoles strictement encadrés. Cela reste toutefois une pratique moins courante que celle réalisée par les vétérinaires.

Les éleveurs : une implication réglementée

Certains éleveurs agrées peuvent également jouer un rôle dans l’identification, principalement des chiots ou chatons avant leur cession officielle. Cette pratique s'inscrit dans leurs obligations légales : aucun animal ne peut être vendu ou cédé sans être identifié. Attention toutefois : l’éleveur doit obligatoirement suivre une formation spécifique et travailler en partenariat avec des vétérinaires agréés pour que l’acte d’identification soit conforme.

Peut-on identifier soi-même son animal ?

La réponse est formellement non. Les actes d’identification nécessitent à la fois des compétences techniques spécifiques et un accès réglementé au fichier national I-CAD. Tenter de poser soi-même une puce ou d’inscrire un tatouage est illégal et surtout dangereux pour l’animal.

Si vous trouvez un chat errant ou un chien perdu, il est conseillé de le confier à un vétérinaire, qui pourra vérifier la présence éventuelle d’une puce électronique. Cette vérification est gratuite et sans engagement.

Que faire si l’identification n’est pas à jour ?

Un problème fréquent, même pour les propriétaires bien intentionnés : les coordonnées associées à la puce ou au tatouage ne sont plus à jour (déménagement, changement de numéro de téléphone…). Dans ce cas, les démarches pour retrouver le propriétaire deviennent bien plus complexes.

Pensez à mettre régulièrement vos informations à jour auprès de l’I-CAD, soit en ligne, via l'espace propriétaire, soit par courrier en contactant directement le fichier national. En cas de doute, un vétérinaire peut vous assister dans ces formalités.

Le coût et la prise en charge de l’identification

Le prix de l’identification varie selon les régions et les vétérinaires, mais se situe généralement entre 40 et 70 euros pour la pose d’une puce électronique. Certains refuges ou associations animales proposent des campagnes ou des journées d’identification à tarif réduit, souvent en partenariat avec les municipalités locales ou des vétérinaires bénévoles.

À Nice, par exemple, des opérations ponctuelles ont permis d’identifier gratuitement des centaines de chats errants ces dernières années grâce à une collaboration entre la mairie et les associations locales.

Un engagement personnel pour défendre les animaux

Identifier son animal, c’est bien plus qu’une obligation légale. C’est un acte de responsabilité et d’amour envers lui, et une manière concrète de participer à la lutte contre les abandons. Si chaque propriétaire prenait cette démarche au sérieux, de nombreux animaux retrouvaient plus facilement leur foyer, et les refuges seraient moins saturés.

En tant que citoyens, nous avons également un rôle à jouer pour sensibiliser notre entourage : amis, voisins ou famille. Parler de l’importance de l’identification lors d’événements locaux ou via les réseaux sociaux est un moyen simple mais efficace de faire bouger les choses.

Et si vous croisez un animal perdu, pensez à lui donner une chance de retrouver son foyer. Un détour chez un vétérinaire pour vérifier une éventuelle puce pourrait tout changer !

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