Les dangers pour les animaux non stérilisés dans nos villes : Comprendre et agir

21 avril 2025

1. Que signifie "non-stérilisé" et pourquoi cela pose problème en milieu urbain ?

Lorsque l'on parle d'animaux non stérilisés, on désigne principalement les chiens et chats (mais aussi d'autres espèces domestiques ou semi-domestiques) qui peuvent encore se reproduire. En milieu urbain, cette capacité à se reproduire devient vite problématique à cause de plusieurs facteurs :

  • Surpopulation animale : Les animaux vivant en ville ont un accès facilité à des partenaires potentiels, entraînant des portées régulières et souvent inopinées.
  • Manque de ressources : Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la nourriture et les refuges ne suffisent pas toujours pour ces nouveaux-nés non prévus.
  • Santé et comportement : Les animaux non stérilisés subissent des changements hormonaux importants pouvant affecter leur comportement, leur bien-être et même leur santé.

Un chat non castré, par exemple, peut facilement donner naissance à des dizaines de descendants en seulement quelques années. Une femelle peut avoir jusqu’à 3 portées par an, avec des portées moyennes de 4 à 6 chatons. Imaginez l'impact de ces chiffres si l'on multiplie cela par plusieurs chats dans un même secteur ! Et cette surpopulation augmente mécaniquement les risques de conflits avec les humains.

2. Les risques sanitaires pour les animaux non stérilisés

Un animal non stérilisé s'expose à divers problèmes de santé, parfois graves. Parmi les principaux risques :

Les infections et maladies hormonales

  • Chez les femelles : Les infections de l’utérus, comme le pyomètre, sont courantes chez les chiennes et chattes non stérilisées. Non traitées, elles provoquent une septicémie et peuvent être mortelles. Les tumeurs mammaires, souvent cancéreuses, sont également bien plus fréquentes chez les femelles non stérilisées.
  • Chez les mâles : Les chiens et chats non castrés peuvent développer des troubles graves, comme des infections testiculaires, des hernies périnéales ou encore des cancers.

Les blessures dues aux bagarres

Les mâles non castrés sont plus prompts à défendre leur territoire ou à rivaliser pour des femelles en chaleur. Ces confrontations entraînent souvent des blessures profondes, des morsures et des griffures, qui peuvent s'infecter gravement. Les chats errants non castrés sont également particulièrement exposés aux maladies contagieuses comme le FIV (sida du chat) ou la FeLV, en raison de contacts violents ou d'accouplements.

Les maladies sexuellement transmissibles

Certains animaux non stérilisés contractent des infections transmissibles entre partenaires, comme la brucellose chez les chiens ou des parasites spécifiques, nuisant non seulement à leur santé mais aussi à celle de leur descendance.

3. Risques comportementaux liés à l'absence de stérilisation

L’absence de stérilisation influence grandement le comportement des animaux. Ces changements peuvent être gênants pour leur propriétaire, voire dangereusement problématiques pour leur sécurité :

  • Fugues : Les chiens et chats non stérilisés ont tendance à échapper à la surveillance de leurs maîtres pour suivre leurs instincts reproducteurs. Les risques de se perdre ou d’être percuté par une voiture augmentent drastiquement.
  • Marquage territoriale : Les animaux non stérilisés marquent leur territoire en urinant sur des surfaces (murs, meubles). Cela peut entraîner des nuisances en intérieur comme en extérieur.
  • Agressivité : En période de reproduction, les animaux non stérilisés sont souvent plus irritables. Ils peuvent devenir agressifs envers d'autres animaux ou même leurs propriétaires.

Ces comportements nuisent non seulement à l'animal lui-même, mais aussi à la relation qu'il entretient avec son environnement et son entourage humain.

4. Le moteur principal de la surpopulation : les animaux non stérilisés

La surpopulation animale est un phénomène alarmant, particulièrement visible dans les villes densément peuplées. Selon la SPA (Société Protectrice des Animaux), en France, plus de 100 000 chats et chiens sont abandonnés chaque année, dont une grande partie résulte de portées non désirées. Ces animaux finissent souvent dans la rue, où leur espérance de vie raccourcit considérablement.

Pour un chat errant, par exemple, la vie en milieu urbain est marquée par une succession d'épreuves : lutte pour la nourriture, maladies, accidents de la route, attaques d'autres animaux. Or, beaucoup de ces situations pourraient être évitées par la stérilisation. Les refuges étant débordés, c’est souvent la seule solution viable pour limiter la croissance exponentielle des populations animales dans nos villes.

5. Des solutions accessibles pour responsabiliser les propriétaires et protéger les animaux

Pour limiter les risques mentionnés plus haut, plusieurs actions concrètes et accessibles existent :

Stérilisation : l'option incontournable

La stérilisation est de loin l’outil le plus efficace pour réduire la surpopulation animale urbaine et les risques liés à celle-ci. Elle permet :

  • d'éliminer le risque de cancers de l’appareil reproducteur et de nombreuses maladies infectieuses ;
  • de limiter ou d'éliminer les comportements dus aux hormones ;
  • de contrôler la population sur un territoire, en évitant ainsi les noyades de portée ou les abandons massifs.

L’éducation des propriétaires et la sensibilisation

Beaucoup de propriétaires hésitent encore à faire stériliser leur animal par manque d’information ou sous l’effet de fausses croyances : « Une femelle doit avoir une portée pour être équilibrée », « La stérilisation change la personnalité de l’animal », etc. Pourtant, ces idées reçues ont été largement démenties par des études vétérinaires. Les campagnes de sensibilisation locales (flyers, ateliers…) sont essentielles.

Mobiliser les acteurs locaux

Les associations comme la nôtre, mais aussi les refuges, les mairies et les vétérinaires, peuvent jouer un rôle crucial pour favoriser la stérilisation grâce à des initiatives comme :

  • des programmes gratuits ou à tarifs réduits pour les propriétaires modestes ;
  • le trappage/stérilisation des chats errants en partenariat avec des bénévoles ;
  • la pose d’identification obligatoire (tatouage, puce électronique) pour responsabiliser les maîtres.

Un enjeu collectif : pour une cohabitation apaisée entre humains et animaux

La stérilisation des animaux domestiques, loin d'être un luxe ou une contrainte, constitue une nécessité pour leur offrir de meilleures conditions de vie en milieu urbain. En agissant de manière proactive, chaque propriétaire contribue à une dynamique plus équilibrée, limitant les souffrances individuelles et collectives. Demain, envisageons des villes où humains et animaux coexistent harmonieusement, dans le respect de chacun.

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